Giovanni Boccace était bien plus que l'auteur du Décaméron.
Intellectuel accompli, passionné de prose vernaculaire, de poésie latine et de rhétorique, il initia la redécouverte humaniste des Anciens et œuvra avec ferveur à la promotion de la culture. Enfin, il s'engagea pleinement dans la vie politique de son temps.

L'exposition, présentée au Palazzo Vecchio, siège du gouvernement florentin depuis huit siècles, vise à faire découvrir au public une facette méconnue de l'écrivain de Certaldo, en retraçant les épisodes de sa carrière politique au sein de la République florentine, et en lui permettant de saisir l'imbrication profonde de la culture et de la vie publique dans la Florence du XIVe siècle.
L'exposition, qui rassemble des documents rares, des lettres, des œuvres littéraires et plusieurs portraits de Boccace, a été organisée dans la même salle du Palazzo Vecchio qui abritait jadis le célèbre cycle pictural du XIVe siècle, aujourd'hui disparu, des Hommes Illustres, héros de la République romaine: monarques, poètes et hommes de lettres, parmi lesquels, aux côtés de Dante et Pétrarque, Boccace lui-même.

Les fonctions publiques de Boccace constituent, à certains égards, le premier chapitre d'une histoire qui allait s'épanouir à Florence: dès la fin du XIVe siècle, quelques années après sa mort, commença la période des grands chanceliers humanistes, une galerie exceptionnelle d'intellectuels employés par la République florentine à la chancellerie et au ministère des Affaires étrangères, de Coluccio Salutati à Leonardo Bruni, jusqu'à Niccolò Machiavelli. C'est pourquoi l'expérience de Boccace fut, à certains égards, exemplaire, comme le point de départ de toute cette histoire.