La Déposition Strozzi revient au Musée de Saint-Marc
mer, 05/21/2025 - 09:59
Après deux ans de restauration, la Déposition Strozzi, l'une des œuvres iconographiquement les plus innovantes de Beato Angelico, revient au Musée de Saint-Marc.
La Déposition Strozzi ou Santa Trinita pourra donc être à nouveau admirée jusqu'en septembre 2025. Ensuite, du 26 septembre 2025 au 25 janvier 2026, elle sera exposée au Palazzo Strozzi à l'occasion de la grande exposition "Angelico", consacrée à l'artiste soixante-dix ans après la première exposition monographique de 1955, organisée entre Florence et le Vatican, à l'occasion du cinquième centenaire de sa mort.
Le panneau provient de la sacristie de l'église de Santa Trinita, construite par Palla Strozzi comme chapelle funéraire pour son père Onofrio.
L'œuvre a été initialement commandée à Lorenzo Monaco, l'un des principaux représentants du gothique international, qui a créé les trois cuspides et la prédelle. A sa mort en 1425, le retable risquait de rester inachevé. C'est Palla Strozzi qui a décidé de confier la conclusion à Beato Angelico.
Le schéma du triptyque, avec les saints Nicolas et Onofrio dans la scène principale, choisi par Lorenzo Monaco, n'a cependant pas satisfait Angelico qui, avec une torsion, a choisi de placer une Déposition de Croix colorée au centre.
Les couleurs, rendues à leur éclat d'origine, sont un véritable régal pour les yeux, et varient des tons bleus et verts au pourpre intense. Les arcs de la charpente divisent les participants à l'événement en trois groupes. A gauche, les femmes pieuses étendent le linceul dans lequel sera enveloppé le corps de Jésus; avec la Vierge agenouillée, les mains jointes en prière, contemplant le corps de son Fils. Au pied de la Croix, Marie-Madeleine, vêtue de rouge et avec les cheveux dénoués, embrasse les pieds du Christ. A droite un groupe d'hommes, parmi lesquels on reconnaît des savants, discutant des symboles de la Passion.
Au centre de la scène, le corps sans vie de Jésus, parmi les plus beaux jamais peints, avec des signes de flagellation sur la peau, est descendu de la Croix sous le regard ému des femmes et des hommes du groupe. Parmi eux, on reconnaît Jean l'Évangéliste, Nicodème, identifié par les inscriptions dorées sur le bord de la robe rose, et Joseph d'Arimathie, sur l'escalier, en haut à gauche, qui avait reçu de Pilate la permission d'enlever le corps de Jésus.
